jeudi 3 mai 2012

Robot et conscience (2)



Bonjour,


À la suite du billet précédant, je vais vous exposer mes recherches littéraires sur les robots.

Le robot est plus vieux dans la littérature que dans le cinéma. Il n’aura pas fallu attendre Asimov pour que l’on trouve tout un bestiaire. Ainsi, le premier robot est, dans la culture judéo-chrétienne, le Golem. Fait d’argile et se mouvant, il est nommé la première fois dans la Bible, au « Livre des Psaumes ». Il est alors l’équivalent d’un être inachevé. Mais si l’on se reporte à cette stricte définition, Adam lui-même, créé d’argile et dans lequel Dieu a insufflé la vie, n’est finalement autre qu’un golem, cet ancêtre du robot… c’est ainsi en tous cas que le Talmud décrit cet état précédant la création du premier homme.

Mais auparavant, il ne faut pas oublier le texte d'Ovide sur Pygmalion qui sculpte Galathée, avant que la déesse de l'amour lui donne la vie...

Il y eut ensuite une littérature, qui se développa lors de l’époque du fantastique (début du XIX° siècle, menée notamment par E.T.A. Hoffman, Théophile Gautier, Charles Nodier, etc.) Les robots ne portent pas encore ce nom mais en ont la fonction. Les histoires interrogent le mimétisme : par exemple, une histoire (qui est l’auteur ?) raconte comment, dans un futur, ayant réussit à faire revivre Brahms au travers d’un être fabriqué, l’être le comprend et s’amuse de ses hommes qui croient revoir Brahms, alors que ce n’est qu’une copie, certes sublime, mais qu’elle n’ira jamais aussi loin que l’original.

Puis il y eu les robots. Le terme fut inventé en 1921 par le frère du tchécoslovaque Karel Čapek, lequel l’a ensuite utilisé la première fois dans sa pièce R.U.R. (Rossum’s Universal Robots). Le mot signifie « esclave » ou, pour enlever l’idée de rébellion qui est propre à ce mot « travailleur dévoué ».

L’histoire est celle d’humains organiques artificiels (donc plus proche de ce qui serait aujourd’hui qualifié d’androïde), fabriqués en usine pour ensuite travailler. Sans sentiments, ils peuvent effectivement se dévouer totalement à leur tâche. Mais lorsqu’ils en prennent conscience, ils s’allient, se révoltent et détruisent l’humanité. Deux d’entre eux (un robot « mâle » et le seul robot « femelle ») trouvent l’amour et le dernier des hommes leur remet les clefs du monde.

L’idée du robot telle qu’on l’envisage va réellement naître avec le développement de l’industrie du commerce dans les années 50. Asimov explique (où est la légende et jusqu’à quel point se trouve la réalité ?) que c’est en connectant cette idée d’un homme mécanique fabriqué, et son exploitation commerciale (infinie) qu’il en a conçu la notion du robot qui est encore courante aujourd’hui.

Ainsi, visualisant ce que serait la société emplie d’humains et de robots, il pensa à la façon dont l’humanité pouvait prévenir toute attaque de robots (tout en lui laissant possibilité de détruire ces robots) : il inventa alors le cerveau positronique, qui contient les trois lois suivantes :

1) Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
2) Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
3) Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Bref historique montrant que le robot est presque né avec l'homme, et que sa perception littéraire a évoluée. L'idée de mimétisme m'intéresse fortement. 

La prochaine fois, je regarderais ce qu’il en est de nos jours, dans la vraie vie !

À bientôt


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